On a la touche!
Et enfin, la table d'harmonie attendant de nouvelles modifications, on déballe pour la première fois le clavier. C'est impressionnant les 56 touches alignées, ça nous rappelle quel instrument on est en train de construire. Et il faut y ajouter les dièzes - pas encore déballés - qui s'appellent des feintes et qui ne seront pas noirs ici mais couleur bois mais pas n'importe lequel. Cette épinette, c'est une forêt en miniature: hêtre, cerisier, chêne, peuplier.
Avant de mettre les touches en place - bien avant en fait car tout ça c'est long - mon maître d'oeuvre favori place les pointes de balancement dans la barre (de balancement aussi) sur laquelle les touches vont basculer ce qui, dans le meilleur des cas va nous donner in fine ce son crystallin dont je rêve.
Il y a plein d'opérations à accomplir avant de pouvoir se dire qu'on a un clavier. Déjà les touches doivent être poncées alors je m'y colle en me disant que c'est un travail que je peux faire à ma petite vitesse, en écoutant de la musique pour m'inspirer. Alors les petits enfants: 56 touches à poncer de deux côtés chacune, ça fait combien de côtés et combien de va et vient du papier de verre? Beaucoup, beaucoup. Et ça produit une poussière fine comme de la farine qui s'insinue partout dans les narines et les vêtements, et je soupçonne qu'on en a aussi mangé mais bon... à la guerre comme à la guerre.
Pendant que je me lance dans le ponçage des touches en question, Yves leur perfore délicatement l'arrière pour y enfoncer une pointe d'accroche qui ira se ficher dans un peigne. En bref, on appuie à l'avant, ça bascule et c'est retenu à l'arrière latéralement et verticalement. L'image montre comment ça marchera quand on aura tout mis en place. Plus on avance, plus les opérations se complexifient, plus la fin recule et plus on a de mal à comprendre ce qu'il faut faire et pourquoi diable on a eu cette idée.
A suivre...